Côte-Nord, terre de convergence
 
Les origines du peuplement de la Côte-Nord. Adaptation de la carte parue dans FRENETTE, Pierre. Histoire des Côtes-Nord, Radio-Québec Côte-Nord, 1984 : 14.

Par Pierre Frenette

La Côte-Nord est immense... et ressemble plutôt à un sous-continent! Si on inverse le rayon de 1200 kilomètres qui part de Tadoussac, au sud-ouest du littoral et que se rend à Lourdes-de-Blanc-Sablon à l’extrémité orientale de la région, juste en face de l’Ile de Terre-Neuve... on se retrouve quelque part entre New York et Détroit aux Etats-Unis! Cet interminable littoral cache une remarquable diversité humaine, un héritage laissé par la rencontre de plusieurs mondes, entre autres celui des peuples laurentiens, celui des Autochtones de l’intérieur et enfin ceux des différents peuples maritimes du golfe Saint-Laurent...

 

La préhistoire

La préhistoire avait déjà annoncé les couleurs : les archéologues nous apprennent que les principales cul­tures préhistoriques, dites «archaïques», reposaient sur trois ensembles avec des groupes venus du sud-ouest, d’aussi loin que les Grands-Lacs via la vallée du Saint-Laurent, ceux venus des grands plateaux de l’intérieur et de la Baie-James, enfin ceux venus de Terre-Neuve, de
la Nouvelle-Écosse et de la Nouvelle-Angleterre. Ils précèdent de quelques millénaires des mouvements de population que se sont précipités à compter du milieu du 19e siècle.

 
Carte des populations autochtones de la Côte-Nord, vers 1500. Tirée de CHEVRIER, Daniel. « Le partage des ressources du littoral ; 2000 à 350 ans avant aujourd?hui », dans FRENETTE, Pierre dir. Histoire de la Côte-Nord, IQRC, Ste-Foy, 1996 : 123.

Une Nouvelle-France tranquille...

Entretemps, à l’arrivée des Européens, au 16e siècle et surtout au 17e siècle, les groupes autochtones nord-côtiers sont bien implantés mais il faudra plusieurs décennies pour que les missionnaires et les commerçants (les deux font alors la paire) bravent l’isolement nordique et réussissent à identifier les différentes «nations» nord-côtières. Ces dernières partagent alors une langue et
une culture innue commune... mais s’identifient à des territoires bien spécifiques.

La nation la plus connue, celle-là même que Champlain baptise Montagnais et qu’il rencontre à Tadoussac en 1603, regroupe, selon certains historiens (Pierre Dufour entre autres), trois bandes d’hiver différentes. Celle qui fréquentait les vallées des montagnes de Charlevoix a vivement impressionné le fondateur de Québec, mais une autre occupait alors le Saguenay et une autre la Rive-Sud, juste en face... Elles se rencontraient à Tadoussac pour les grandes manœuvres commerciales et militaires au début de la belle saison avec leurs alliés du moment.

Cette distinction essentielle entre les bandes d’hiver, généralement associées aux rivières qui donnaient accès à leurs territoires familiaux d’hiver, et les grands regrou­pements des bandes d’été explique certaines confusions : ainsi la nation des «Betsiamites» mentionnée par Champlain lui-même peu avant sa mort, faisait plutôt partie de la grande nation des Papinachois, les «gens rieurs», qui regroupait des bandes associées aux rivières Bersimis, Outardes, Manicouagan. Un groupe de familles de cette nation, appelé «Papinachois des terres», vivaient même en permanence à l’intérieur des terres, du coté du Lac Manicouagan.

Plus à l’Est, dans les environs de Sept-Îles, on retrouvait une nation dite Oumamiouek, «les gens de l’est» en langage innu. Encore plus loin, des groupes orientaux appelés Esquimaux regroupaient indistinc­tement des Innus et des Inuits qui fréquentaient alors les deux rivages de la pointe du Labrador.

Il faut ajouter à cette courte liste deux «nations», encore mal identifiées par nos chercheurs contem­po­rains : des Ouchestigoueks et des Nascapis qui sillon­naient les grands plateaux de l’intérieur du Labrador.

L’introduction de la patronymie occidentale par les missionnaires (qui baptisent les Infidèles avec un remarquable enthousiasme) pose d’intéressants problè­mes aux généalogistes : aux Autochtones qui portaient déjà un surnom innu parfaitement individualisé, les missionnaires rajoutent des prénoms, entre autres des Pierre et des Marie tirés des textes sacrés chrétiens, et même des patronymes, la plupart du temps empruntés aux commis-négociant qui servaient régulièrement de parrains de service... De là des Picard et des Saint-Onge qui sont bien loin de leur région française nominale...

Un cas intéressant, celui du patronyme «Desrochers» donné à un nouveau-né innu de La Malbaie baptisé Basile Desroches en 1737; mais ses descendants décident, à partir des années 1760, d’innuiser le patronyme en «Ashini», «roche» en innu... Quelques générations plus tard, certains descendants décident de revenir au nom français devenu...«Rock»... Les deux patronymes sont encore présents à Betsiamites aujourd’hui.

Toute la population nord-côtiere reste essentiel­lement autochtone jusqu’au milieu du 19e siècle : le système du Domaine du roi mis en place au début de la Nouvelle-France interdit d’ailleurs le peuplement euro-canadien pour mieux isoler les bandes innues obligées de vendre leurs précieuses fourrures au locataire choisi par le gouvernement. Le reste du territoire est partagé entre des seigneuries et de concessions essentiellement commerciales occupées par des mains d’œuvre saisonnières.

 

 
Banc de scie avec moteur à Gazoline, Pointe-Lebel. Collection histoire régionale, Société historique de la Côte-Nord

Les pionniers

L’abolition du monopole royal en 1843 provoque dans les années suivantes une véritable ruée vers les terres et les forêts vierges du Saguenay, du Lac Saint-Jean et de la Côte-Nord : les Tremblay, les Bouchard, les Simard de Charlevoix construisent des barrages et des scieries, défrichent les meilleures terres et multiplient les paroisses qui s’étendent depuis Sacré-Cœur sur le Saguenay jusqu’à Portneuf, en Haute-Côte-Nord.

Mais des familles de la Rive-Sud et du Bas-du-Fleuve s’intéressent à ces nouveaux territoires à la même époque. Des familles pionnieres, des Boucher, des Coté, des Ross, des Labrie vont traverser le fleuve, les uns vers Les Escoumins, d’autres vers la péninsule Manicouagan, Godbout ou Baie-Trinité.

Cette invasion massive de leurs territoires ances­traux perturbent profondément les Innus qui multiplient les protestations et les pétitions auprès du gouvernement du Canada-Uni...La situation est d’autant plus inquié­tante pour eux que les Autorités gouvernementales commencent à vendre, à bon prix, les droits de pêche au saumon dans les meilleures rivières à certains «sportsman» privilégiés, des banquiers, des officiers de l’armée impériale, des juges...entre autres! Pour faire taire les critiques, en particulier des missionnaires révoltés par ces injustices flagrantes pratiquées au nom du «progrès» et de la «civilisation», le gouvernement crée la Réserve Manicouagan en 1951, vite déménagée à Betsiamites dix ans plus tard. Il s’agit d’un petit territoire littoral qui veut, initialement, regrouper toutes les familles innues de la région pendant leur séjour estival sur le littoral... Il faut d’ailleurs rappeler que les longs séjours dans les forêts de l’intérieur se poursuivent sans discontinuer jusqu’aux années 1950 pour les familles de Betsiamites, aujourd’hui Pessamit, et de la plupart des grandes rivières dispersées tout au long de l’interminable littoral nord-côtier.

En attendant, au 19e siècle, la réserve de Betsiamites marque la grande frontière qui sépare le «Canada» et le «Labrador» car c’est là que s’arrêtent alors les peuplements agricoles et forestiers originaires de Charlevoix et de la Vallée du Saint-Laurent; c’est là que se concentrent, l’été, plusieurs bandes autochtones traditionnelles dont les mouvances s’étendent dans la grande péninsule du Québec-Labrador. C’est enfin dans cette section, à Godbout entre autres, que s’arrêtent les multiples peuplements maritimes qui se multiplient alors dans la portion Est du littoral.

Ces familles de pêcheurs proviennent toutes de la Gaspésie, des Maritimes et d’Outre-Atlantique à une exception près : celle de plusieurs familles «canadiennes» (donc de la vallée du Saint-Laurent...) qui s’étaient établies dans les postes de pêche de la Basse-Côte-Nord libérée du monopole de la Labrador Company disparue en 1820... Des Beaudoins, des Joncas, des Dumas, entre autres, s’installent alors à Lourdes de Blanc-Sablon ou à Tête-à-la-Baleine. Elles viennent y rejoindre des pionniers originaires d’Angleterre (dont des Jones et des Lloyd) ou d’Écosse (des Robertson...) qui avaient repris à leur compte la pêche aux filets des saumons et des loup-marins dans les innombrables archipels du coin.

Trois peuplements maritimes distincts complètent le décor dans les décennies suivantes. Il y a d’abord les Madelinots, des insulaires chassés de leurs villages par un seigneur abusif qui s’installent à Pointe-aux-Esquimaux (aujourd’hui Havre-Saint-Pierre), à Natashquan et à Aguanish.. Ces premiers «Cayens», comme on les surnomme, y amènent leurs grandes goélettes familiales et leurs traditions de chasse au loup-marin, de pêche à la morue et au hareng. Les Boudreau, Cormier, Jomphe, Vigneault, Landry ont marqués profondément la culture nord-côtière et québécoise.

Dans la portion occidentale du littoral, appelé aujourd’hui Minganie, s’installent plutôt les villages «Paspéya» de Magpie, de Rivière-au-Tonnerre, de Rivière-Saint-Jean, entre autres, dont les pionniers, des Girard, des Beaudin, des Loiselles proviennent des nombreux engagés originaires de la Baie-des-Chaleurs amenés sur place à compter des années 1860 par les grandes compagnies de pêche jerseyaises qui multiplient alors les postes de pêche autour du Golfe Saint-Laurent. Certains cadres jerseyais, des Touzels, des Vibert, habitent encore aujourd’hui ces villages où on retrouvait des centaines de «barges», ces petites goélettes qui facilitaient la pêche à la morue sur les bancs, près des côtes.

Plus à l’est, en Basse-Côte-Nord, des familles anglophones originaires de Terre-Neuve, catholiques ou protestantes, débarquent en grand nombre à compter de 1860. Les familles Jones, Anderson, Ranson, Rowsell, entre autres, fondent des dizaines de postes et des villages tels Harrington Harbour, Mutton Bay, Chevery...

Au total, au début du 20e siècle, la Côte-Nord compte environ dix milles habitants qui forment une magnifique mosaïque avec des fermiers-bûcherons au sud-ouest, différents peuplements de pêcheurs étalés au nord-est et, dans l’arrière-pays, une dizaines de bandes innues dispersées au hasard des grandes rivières.

 
Carte présentant les principales centrales hydroélectriques du territoire québécois en 1989. Tirée de PRÉVOST, Pierre. Atlas énergétique du Québec Gouvernement du Québec, direction des communications, Ministère de l?Énergie et des Ressources, 1989.

Les grands chantiers du 20ème siècle

La Côte Nord se transforme radicalement au fil des grands chantiers industriels qui se succèdent sans interruption à compter des années 1930. Ceux-ci sont précédés d’intenses migrations saisonnières entraînées par la fulgurante croissance de la production de bois à pâte dans les années 1920, qui exigeait la migration de milliers de travailleurs forestiers supplémentaires pour alimenter les dizaines d’usines de pâte et papier construites dans les années précédentes au Québec et en Ontario. La section Ouest du littoral nord-côtier voit alors apparaître un chapelet de petites exploitations forestières appuyées sur des installation portuaires qui se mettent en place depuis Sacré-Cœur sur le Saguenay jusqu’à Pointe-Noire, dans la baie de Sept-Îles, où la compagnie Gulf Pulp and Paper a d’ailleurs fait construire une petite usine de pâte de papier. Sans oublier Anticosti où la vague industrielle a balayé, en 1924, les rêves autarciques élaborés par les frères Menier au début du 20e siècle.

Au témoignage de monseigneur Labrie, qui dénonçait d’ailleurs la situation dans les années 1940, ils sont alors quelques cinq mille travailleurs forestiers saisonniers à quitter leurs familles de la Rive Sud pour traverser le fleuve à chaque automne à destination des multiples chantiers forestiers nord-côtiers.

Une étape décisive est franchie en 1923 quand un industriel du Midwest américain, Robert R. McCormick, s’intéresse aux riches réserves forestières des rivières Outardes et Manicouagan et accepte de construire, sur place, un quai, une centrale hydroélectrique, une usine ultramoderne et une ville dotée des services les plus «modernes» disponibles à l’embouchure de la rivière Manicouagan.

Lors de l’ouverture finale de la ville, en 1937, les cadres sont, selon la coutume de l’époque, anglophones. Les Kerr, les Mulroney et d’autres proviennent surtout d’Ontario où la compagnie possédait déjà une usine. La plupart des employés francophones sont plutôt originaires de la Rive Sud, en particulier de la région de Matane où les Arsenault, les Beaulieu, les Bourques sont familiers des chantiers nord-côtiers et sont enchantés de trouver un travail salarié permanent avec même, en prime, une dinde à Noël !

Deux lames de fond déferlent sur la région dans les années 1950 : celle des développements hydroélectriques centrés sur Forestville et Baie-Comeau et celle des développements miniers qui pivotent autour de Havre-Saint-Pierre, de Sept-Îles et de Port-Cartier. Au début des années 1950, la jeune entreprise d’État Hydro-Québec, alors confinée à la seule région montréalaise et ceinturée d’un réseau d’entreprises privées concurrentes comme Shawinigan Water and Power co. ou Quebec Power Co. , décide de se lancer dans son premier grand projet nordique sur la rivière Bersimis disponible en raison même de son éloignement. Elle complète, au fil des années 1950, les barrages de Bersimis 1 et 2 tout en améliorant considérablement ses capacités de transport d’énergie en s’appuyant et en générant la croissance de la ville portuaire de Forestville, qui connaît alors une sorte d’âge d’or. Plusieurs des travailleurs proviennent des villages voisins de la Haute-Côte-Nord et du Saguenay. Les fermiers-bûcherons troquent alors la hache, la herse et les chevaux pour des scies, des volants de camions et des leviers de bulldozers...

Le mouvement prend une ampleur remarquable avec la séquence des grands chantiers des sept centrales des rivières Outardes et Manicouagan qui débutent en 1959, et se continuent pendant les vingt années suivantes. Au plus fort des travaux, en 1967, ils sont six mille, de toute provenance, à s’activer dans la région. Si beaucoup «s’ennuient à la Manic», plusieurs s’installent sur place, en particulier quand Hydro-Québec offre, en 1976, à ses employés de Micoua, le village temporaire créé pour abriter les travailleurs de Manic 3, Outardes 2 et 3, la possibilité de conserver leurs maisons mobiles à la condition d’en assumer les coûts de déménagement. Plusieurs familles s’empressent d’acheter des lots à Baie-Comeau, à Pointe-Lebel, à Raguenau pour y loger leurs familles quand eux-mêmes s’expatrient dans les nouveaux chantiers des Chutes Churchill et de la Baie James...  

 
Nouveau magasin de la Baie d?Hudson et maison du commis, Betsiamites, avant 1920. Collection histoire régionale, Société historique de la Côte-Nord

Plus à l’est, Sept-Iles représente un véritable Eldorado dans les mêmes décennies pour de nombreux immigrants attirés par les salaires pharamineux et les milliers d’emplois générés par les grands chantiers miniers du Moyen Nord. L’aventure démarre, à petite échelle, dans les années d’après-guerre avec l’installation de la compagnie Fer et Titane à Havre-Saint-Pierre. Elle explose dans les années 1950 quand un consortium de grandes entreprises sidérurgiques américaines décide d’exploiter les riches dépôts miniers de l’intérieur du Labrador, et s’engage dans le gigantesque défi de construire une chemin de fer de plus de 600 kilomètres à travers une nature difficile et des climats sibériens vers la nouvelle ville minière de Schefferville. Appuyé par un gigantesque pont aérien, le chantier compte pour un temps plus de 5000 ouvriers venus de tous les pays de la planète. La ville de Sept-Iles devient même, dans le recensement de 1961, la ville la plus cosmopolite du Canada !

Et la valse reprend de plus belle dans les années 1960 avec la construction d’un deuxième chemin de fer, long de deux cinquante kilomètres celui-là, entre Port-Cartier et Gagnon, la ville créée par la Compagnie minière Quebec-Cartier au moment même où deux nouvelles villes minières terre-neuviennes, Labrador City et Wabush, apparaissent à mi-chemin de la ligne Sept-Iles-Schefferville. Une dizaine d’années plus tard apparaît Fermont, troisième ville minière québécoise.

La Côte-Nord atteint un sommet de 115 000 habitants en 1976 et compte dorénavant deux centres urbains qui se disputent pour un temps le titre de capitale régionale...C’est là que se développent les services plus spécialisés de santé et d’éducation, en particulier avec deux cégeps qui témoignent à leur façon d’une nouvelle aire des services. Les centres commerciaux et les services professionnels poussent comme des champi­gnons dans ces communautés où les salaires nord-côtiers font l’envie de bien des québécois.

 
Le chemin de fer qui relie Sept-Îles à Schefferville, ici surplombant la rivière Nipissis. Collection Cégep de Sept-Iles.

Consolidation

La croissance s’est évidemment ralentie dans le tournant des années 1980. Pour un, les derniers grands chantiers d’Hydro-Québec se sont espacés au fil des décennies: il y a eu la deuxième centrale de Manic 5, dite de Puissance additionnelle (P.A.) dans les années 1980, celle de Sainte- Marguerite (SM3) dans les années 1990, de la Tounoustouc dans les années 2000 et La Romaine s’annonce pour les années 2010... Sans oublier le remplacement, à coûts de centaines de millions de dollars, des premiers équipements devenus désuets après un demi-siècle d’innovations technologiques...

Les hauts et les bas de l’industrie du fer ont défrayé les manchettes à plusieurs reprises au fil des ans, en particulier lors de la fermeture de la mine de Schefferville en 1982 et du démantèlement de la ville de Gagnon en juin 1984.

Enfin, l’industrie du bois a subi les aléas de la concentration industrielle: tous les petits villages forestiers ont démantelé leurs installations et leurs arboriducs depuis les années 1970. Le secteur forestier s’est toutefois renforcé avec l’ajout d’une usine de pâte à Port-Cartier, la modernisation et l’agrandissement de celle de Baie-Comeau ainsi que l’apparition de quelques grandes usines de sciages à Outardes, Ragueneau, Forestville et Sacré-Cœur.

Le ralentissement économique n’explique qu’en partie le tassement démographique nord-côtier qui survient au tournant des années 2000: si la population régresse puis se stabilise à quelques 100 000 personnes, la situation s’explique aussi par l’exode des aînés vers les grands centres et de jeunes en quête d’émancipation personnelle...Le beau coté de la médaille, c’est l’enracinement et la quête d’identité des nord-côtiers d’aujourd’hui, conscients de la fragilité des miracles économiques et de l’importance de leur propre détermination à développer leur petit continent...