Sept-Îles, un village tourné vers la mer

Pris en étau entre mer et collines, enracinés dans un sol souvent instable, un petit village et une poignée de familles : voilà ce à quoi ressemblait Sept-Îles lors du passage des premiers voyageurs et des premiers religieux qui nous ont laissé des écrits sur la « côte du Nord ».
 
Par Pierre Rouxel et la Société historique du Golfe, Sept-Iles

 

Le résultat d’un long travail

Le livre, Les familles pionnières de Sept-Îles / 1860-1910 / Fondation d’un village tourné vers la mer, a été lancé à la Bibliothèque Louis-Ange Santerre le lundi soir 19 octobre 2009 en présence de plus d’une centaine d’invités. Ce fut un réel succès et un moment fort pour la Société historique du Golfe qui voyait aboutir enfin un projet de publication dont l’origine remontait à quelques années déjà. Plusieurs membres plus âgés de la Société avaient en effet émis le souhait que soit rendu un hommage aux familles fondatrices de Sept-Îles. Parmi eux, Alexandre Arsenault allait devenir celui qui « lancerait » le projet en réalisant les tout premiers travaux de recherche. Puis, d’autres prendraient le relais. Mais c’est aussi et surtout grâce à la ténacité de notre présidente, Claudette Villeneuve, et de son équipe qu’elle a su animer, que le livre dont il est question ici est enfin paru après des travaux soutenus et fort exigeants. Mais le travail est souvent récompensé et le livre sur les familles pionnières en est la preuve évidente. Les familles pionnières de Sept-Îles est un livre consistant par son contenu et une réussite au plan de l’édition et de l’illustration – grâce aux photos anciennes notamment.

Un livre à se procurer absolument

Il faut se procurer Les familles pionnières de Sept-Îles pour trois raisons au moins. La première bien sûr parce qu’on y retrouve dans la seconde partie les noms et plusieurs éléments de la petite histoire des 55 familles qui se sont établies ici entre 1860 et 1910. Cette seconde partie du livre, à vrai dire sa raison d’être, est évidemment la plus importante et elle intéressera de façon plus particulière tous les descendants des familles fondatrices. En plus de donner les noms des principaux descendants immédiats des couples fondateurs, elle en précise parfois les origines plus lointaines. Elle s’enrichit aussi de précisions et d’anecdotes de divers ordres qui finissent par tracer un portrait du vécu des familles concernées. C’est alors, en arrière-plan, la vie du Sept-Îles naissant que l’on découvre : activités de subsistance, activités économiques, vie communautaire… Bref, au fil des ans qui rythment l’arrivée des familles, on voit le développement d’un village avec ses joies et ses défis – et, dans une large mesure, celui aussi de toute une partie de la Côte-Nord.

La seconde raison qui plaide en faveur de l’achat du livre est qu’il peut intéresser tous les lecteurs, même ceux qui ne retrouvent pas leurs noms dans ceux des 55 familles nommées ici. On peut lire en effet l’introduction et se contenter de parcourir le reste du volume. Les 20 premières pages sont particulièrement réussies et elles viennent enrichir les études déjà publiées sur l’histoire de Sept-Îles. L’introduction vient ajouter, préciser et enrichir en ciblant de façon toute particulière une dimension : l’histoire du peuplement (allochtone) de Sept-Îles. Plusieurs personnes ont collaboré à sa réalisation. Par exemple, Steve Dubreuil nous rappelle la période coloniale en traçant une synthèse intéressante de l’histoire du Vieux-Poste (p. 12-13). On y explique aussi le « contexte favorable » qui a encouragé des familles à s’établir ici. Parmi les « facteurs attractifs » : la pêche à la morue, les activités aux Forges de Moisie, à Clarke City et à la Baleinière de Pointe-Noire. La richesse des ressources et une activité économique naissante sont donc ici en cause. La vie des Septiliens d’autrefois est aussi évoquée avec ses joies et ses peines, somme toute plutôt heureuse malgré l’isolement, et caractérisée notamment par un métissage culturel plutôt harmonieux. Enfin, sont précisées, la diversité des origines des familles fondatrices : surtout des Madelinots, des Gaspésiens, des Jersiais, des Écossais et des Irlandais.

Et finalement, la troisième raison : il faut acheter ce livre parce que tout ce qui concerne l’histoire de Sept-Îles et de la Côte-Nord devrait tous nous intéresser. D’où l’importance ici des travaux de la Société historique du Golfe et de ses publications notamment3. Car, pour bien « s’approprier la Côte » et notre région immédiate ou plus éloignée, il faut lire ce qu’on écrit sur elle. Toute institution – et les institutions scolaires surtout – devrait se sentir concernée par ce qui se publie sur notre région; mais les particuliers aussi sont interpellés. Nous devrions tous avoir chez nous un espace pour « une bibliothèque nord-côtière » qui rassemblerait aussi bien les textes des historiens que des créateurs; aussi bien les textes anciens que les publications les plus récentes. Voilà pourquoi, encore une fois, il faut absolument se procurer Les familles pionnières de Sept-Îles.
Un livre, comme le précise notre présidente Claudette Villeneuve, qui se veut « un outil de transmission de la connaissance » et un « hommage aux pionniers fondateurs […] et à leur descendance. » Un livre qui, pour le poète de chez nous, Edmond Leblanc, dit un « village qui symbolisait toujours la fierté »; la fierté de « Ces gens nés presque du grand large / Risquant l’aventure très loin du rivage4. »

La Société historique du Golfe tient ici à apporter quelques précisions relatives au livre Les familles pionnières de Sept-Îles. Aurait dû s’y retrouver la famille de Joseph Guillaume dit William Petitpas (1871-1922), arrivé à Sept-Iles vers 1905 et originaire de Pointe-aux-Esquimaux. Fils de Jean-Baptiste et de Marie Apolline Cormier, il naît à la Pointe-aux-Esquimaux le 11 septembre 1871. Il épouse Marie Anne Boudreau, fille de Jean-Baptiste Sylvain et Henriette Petitpas, le 22 novembre 1898 à Pointe-aux-Esquimaux.

De cette union naissent : Joseph Alfred, né le 17 juin 1901, marié à Lucia Gaudreau le 27 septembre 1927 à Sept-Îles; William né le 1er mai 1904, décédé le 28 février 1911 à 6 ans 10 mois; Vilbon né le 17 mars 1906 à Sept-Îles, marié à Rosalie Bourgeois le 28 novembre 1945 à Sept-Îles; Marie Blanche Germaine née le 2 septembre 1909 à Sept-Îles, mariée à Noël Ringuette le 15 octobre 1927 à Sept-Îles; Joseph Ferdinand né le 2 novembre 1913, célibataire; Joseph Alphonse né le 7 septembre 1916 décédé le 29 décembre 1916; Joseph Robert né le 13 mai 1919, décédé le 14 mars 1942 à 23 ans. Joseph Guillaume dit William Petitpas aurait exercé le métier de pêcheur. Il décède, à Sept-Îles, le 7 novembre 1922.

Autres corrections, cette fois en page 48 concernant Joseph Gamache : Joseph Albert, né le 15 septembre 1899 à Sept-Îles, marié à Marie-Anne Vigneault le 19 avril (au lieu de 19 septembre) 1933; Marie Albertine, est née le 5 décembre 1907 (au lieu du 25 décembre); et à la page 71, Philias Blouin, son épouse est Marie Geneviève Lydia dite Jane Gallienne, fille de Francis (au lieu de François Xavier dit Francis).

Nous désirons également apporter quelques corrections à l’article intitulé  « Autrefois aux Sept-Iles » paru dans la dernière Revue d’Histoire de la Côte-Nord (no. 47-48). Au paragraphe concernant Joseph, dit Alexandre-Sandy Bujold : Il se marie une première fois à Cécile Poitras… le 24 juillet 1865 (au lieu le 4 février). Le couple a 7 enfants Eugénie, Cécile, Théophile, Joseph, Benjamin dit Ben, Ovila et Marie (au lieu de Joséphine); et concernant Joseph James Arsenault, Son fils Wilfrid…. Il détient un permis de pêche à saumon dans l’archipel de Sept-Îles. Ce permis lui avait été cédé par Horace Desmeules et il sera ensuite cédé à Marcel Gallienne.

Rappelons que l’ouvrage Les familles pionnières de Sept-Îles est disponible dans les librairies de Sept-Iles et auprès de nos partenaires : le Musée régional de la Côte-Nord, la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, Bibliothèque et Archives nationales du Québec ainsi que la Maison du Tourisme.

 

Liste des noms propres des familles fondatrices

(Par ordre alphabétique et non pas par ordre d’arrivée; pour plus de précisions, consulter le volume)

  • ARCAN (dit Bourdelais)
  • ARSENAULT (James)
  • ARSENEAULT (Valentin)
  • AUBÉ
  • BEAUDIN
  • BÉRUBÉ
  • BLAIS
  • BLANCHETTE (ou Blanchet)
  • BLOUIN
  • BOIS
  • BOUDREAULT
  • BOURGEOIS
  • BROCHU
  • BUJOLD
  • CHAMBERS
  • CHIASSON (Jean Dominique)
  • CHIASSON (Stanislas)
  • CORMIER (Hypolite)
  • CORMIER (Zozime)
  • CUMMINGS
  • DECOSTE
  • DESJARDINS
  • DESMEULES
  • DEVEAU
  • DOIRE
  • FERGUSON
  • FORTIN
  • GALLIENNE
  • GAMACHE
  • GIFFARD
  • HÉBERT
  • HUARD
  • JOMPHE
  • LANDRY
  • LAPIERRE
  • LEBLANC
  • LEJEUNE
  • LÉVESQUE
  • MARQUIS
  • MONTIGNY
  • NELSON
  • PAMPALON
  • PETITPAS
  • POIRIER
  • POITRAS
  • ROCHETTE
  • ROMERIL
  • ROSS
  • SMITH
  • THÉRIAULT
  • TURBIDE
  • VAILLANCOURT
  • VALLÉE (François)
  • VALLÉE (Victor)